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Le temps passe. Le sens des mots évolue, les mentalités
aussi. Depuis bien longtemps, l’alternative au républicain n’est plus le royaliste. C'est, de plus en plus,
le démocrate.
Les Américains le savent depuis longtemps. Remarquons qu'en
France le mot
"républicain" ne jaillit désormais que pour justifier le
statu-quo, une Constitution d'après-guerre et
les mythes historiques d’école primaire. Le
républicanisme français est
un
conservatisme paradoxal, en ce sens qu'il se réfère
à une
révolution. Celle-ci a été figée,
embaumée, statufiée, divinisée. Nous ne sommes plus très
éloignés
du dilemme américain.
Aujourd’hui, l’alternative au laïque n’est plus le clérical,
mais le multiculturel. La
revendication laïque est souvent présentée comme
celle de la liberté de conscience. Elle l’était
peut-être au
18ème siècle. Au cours du 19ème siècle, le
pouvoir d’État a été vu comme une
alternative au pouvoir clérical. Cette alternative renvoie
à la querelle
médiévale entre les Guelfes, partisans du pape, et les Gibelins.,
partisans de l'empereur.
Au 20ème siècle, la laïcité a
accompagné l'uniformisation des esprits par la bureaucratie
républicaine.
Elle est entrée dans la Constitution. Aujourd’hui que le
quadrillage clérical a quasiment
disparu, elle garde
quelque nostalgie de
son lointain passé libertaire. Elle imagine que son ouverture
d'esprit
n'est pas contestable et que Voltaire n'est pas mort. Toutefois,
à tout problème de diversité, elle
ne voit qu’une solution
administrative. Elle recommande une application gendarmesque de la loi
de 1905. Il
suffit de consulter les sites laïques ou libre-penseurs pour
s’en convaincre ; ils ne brillent ni par l'imagination, ni par la
tolérance. En moins ennuyeux, vous
pouvez lire l’étude sur la Libre
Pensée, sur votre site favori.
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