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En France, républicanisme et nationalisme ne se confondent pas. Ils ont cependant des connivences. Le nationalisme français, né avec la Révolution de 1789, est passé de gauche à droite après la guerre de 1870. Il s’est installé durablement à l’extrême-droite, dans sa version conservatrice et nostalgique. Mais il est reparu à gauche au cours des années 1930, au sein du Parti Communiste. Il correspond au triomphe de la stratégie du "socialisme dans un seul pays", que Staline défendit contre Trotsky. Ce fut, plus tard, le sauvetage du communisme par le patriotisme grand-russe, exalté lors de l'invasion allemande. Le nationalisme français de gauche, prenant les Jacobins de 1793 comme figures tutélaires, est passé par le stade patriotisme pendant la guerre 39-45, puis s’est affiché comme républicanisme. Le culte de la République s’est différencié du culte de la nation, contrairement à d’autres pays. Le coin qui permettait de séparer les deux notions a été la laïcité. Le nationaliste est prêt à tuer et mourir pour la France éternelle, chrétienne de préférence. Le républicain est prêt aux mêmes extrémités pour la France laïque, patrie des Droits de l’Homme. |