La persécution des Francs-MaçonsLe nazisme persécuta, nous dit-on, les Juifs et les Francs-Maçons. Est-ce bien raisonnable de comparer au génocide des Juifs les contrariétés subies par ces vénérables associations ? |
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"La
Bretagne avait des franchises ; nous les avons soutenues,
chéries,
défendues tant que les Français ont
été endormis sous les chaînes du
despotisme (...). Quand le peuple abandonne ses privilèges,
est-ce aux parlements
à les réclamer ?" Cité par Y. Le
Febvre, Essai sur la
pensée bretonne, 1919. p 106
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"Ce
sera notre devoir de nous dresser résolument contre tous
ceux
qui voudraient diviser la patrie, avec des desseins obscurs ou
suspects, au nom de la race, de la langue, des moeurs provinciales et
des privilèges ou franchises reconnues par les
traités de
1491 et de 1532" Yves Le Febvre, Essai sur la pensée
bretonne, 1919. p 114
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L’acceptation du
terme d’assimilation, avec toutes ses conséquences
morales et administratives, faciliterait
la gestion d’un processus de destruction des
systèmes anthropologiques immigrés
que n’arrête nullement la pudeur des
élites. La
conversion à un assimilationnisme franc impliquerait un
rejet
sans honte, sur le territoire national, de tous les
éléments anthropologiques extérieurs
au fond
commun minimal français. (...) L’incapacité d’affirmer que la France existe, et que le destin des immigrés ne peut y être qu’un alignement sur les moeurs majoritaires, stimule l’anxiété de la population d’accueil.(...) (Pages 5 et 6)
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L'opposition
aux nouveaux droits fondamentaux est essentiellement celle du
Grand-Orient, qui est l'obédience la plus influente. Les autres associations ont l'air plus ouvertes. Certaines loges de la GLNF (Grande Loge Nationale Française) ont même des appellations bretonnes. La bannière ci-contre, de la loge 794 de Rennes, est assez sympathique. Mais que font-elles pour permettre aux Bretons de gérer leurs propres affaires ? Que peuvent-elles, d'ailleurs ? Le bon voisinage avec le Grand Orient crée des nécessités plus impérieuses que les droits fondamentaux déclinés par l'Europe (Convention-cadre sur les minorités nationales et Charte des langues régionales et minoritaires) ou par le Comité des droits économiques sociaux et culturels (CESR) de l'ONU. Pour l'anecdote, il faut signaler que Morvan Marchal, qui créa en 1923 le drapeau breton actuel, était Franc-Maçon. Il s'inspira des drapeaux qui symbolisaient à l'époque la démocratie ancienne et moderne, celui de la Grèce et celui des Etats-Unis. |
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Selon le
témoignage de J. Bidegain, cité par P. Chevallier
(voir sources), les demandes d'intervention du Grand-Orient
auprès du gouvernement atteignirent en 1904 environ 1500
pour
l'année, soit une moyenne de cinq par jour. - En 1924, au lendemain de la victoire électorale du cartel des gauches, les appels étaient si nombreux qu'il fut décidé que les interventions et les demandes de passe-droits se ferait directement aux parlementaires Francs-Maçons plutôt que d'être centralisées par le Grand-Orient. - les Francs-Maçons sont philosophes, mais pas ennemis des décorations. En 1924 et 1925, quand le Cartel des Gauches est au pouvoir, le Conseil du Grand-Orient reçut de nombreux remerciements de Maçons à propos de leur nomination ou de leur promotion dans l'ordre de la légion d'honneur. (faits extraits du livre de P. Chevallier -voir sources-, qui ne peut être suspecté d'antimaçonnisme) L'antimaçonnisme peut prendre des formes irrationnelles : imaginaire complotiste, craintes mystiques. Mais il peut aussi être le fruit d'une opposition philosophique et politique. En effet, la démocratie suppose une séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Or la Franc-Maçonnerie française, reniant les interdits de la Franc-Maçonnerie internationale, créait au sein de ses loges des connivences entre les tenants des différents pouvoirs. Ces liens n'étaient pas seulement philosophiques. Ils étaient opératifs, secrets et incontrôlables par le peuple. L'antimaçonnisme est plus concrètement une frustration de ceux qui imaginaient naïvement que la République Française récompensait le mérite, et que les juges étaient impartiaux. Si un franc-maçon vous traîne en procès sachant que le juge est un de ses "frères", la fraternité sera-t'elle arrêtée par la porte d'un tribunal, alors qu'elle ne l'est pas par la porte d'un ministère ? Cette frustation fut extrême lors de l'affaire des fiches, et c'est là que nous voyons apparaître l'hostilité entre le colonel Philippe Pétain et la Franc-Maçonnerie. |
![]() Marianne sous la
livrée
de la Franc-maçonnerie. Qui est au service de l'autre ? |
A
M. le Maréchal Pétain, chef de l'Etat
français Monsieur le Maréchal, Devant les malheurs de la patrie, tous les Français doivent consentir les plus grands sacrifices ; mais en est-il de plus douloureux que celui de détruire l'oeuvre à laquelle on a donné le meilleur de sa pensée et de son coeur ? Si pénible que celà nous soit, nous croyons accomplir notre devoir présent en nous soumettant à la décision du gouvernement français concernant la Franc-Maçonnerie du Grand-Orient de France, tout en vous présentant, en raison des mensonges répandus sur cet Ordre philosophique, une déclaration aussi solennelle que respectueuse. Dans l'impossibilité absolue de réunir l'Assemblée ou le Conseil qui détiennent les pouvoirs statutaires en cette matière, mais nous appuyant sur la confiance qui nous a maintes fois été accordée et prenant l'entière responsabilité de notre charge, nous déclarons que le Grand-Orient de France cesse son fonctionnement et que toutes les Loges qui en relèvent doivent immédiatement renoncer à poursuivre leurs travaux, si elles ne l'ont déjà fait. Sans doute, comme toutes les institutions humaines, la Franc-Maçonnerie française a eu ses faiblesses, mais durant ses deux siècles d'existence, elle compte à son actif de belles pages d'histoire depuis les encyclopédistes jusqu'au maréchal Joffre, vainqueur de la Marne. Elle a brillé par sa grandeur morale, elle ne peut rougir ni de son idéal ni de ses principes. Elle succombe victime d'erreurs à son endroit et de mensonges, car dans son essence elle a le respect de la pensée libre, des convictions et des croyances sincères. Elle a toujours honoré le travail. Son but suprême est l'amélioration morale et matérielle des hommes dont elle voudrait poursuivre l'union par la fraternité. Elle a conscience, dans les événements douloureux que la France vient de traverser, de n'avoir failli ni à sa tradition, ni au devoir national. A de nombreuses reprises, elle a fait appel aux bons offices du président Roosevelt dans le but de maintenir la paix entre les peuples et c'est le coeur saignant qu'elle a vu se déchaîner l'effroyable conflit. Combien d'hommes politiques et autres a-t-on prétendu être Francs-maçons qui ne l'ont jamais été. Et comme l'on se trompe facilement en affirmant que le Grand-Orient de France, dans les vingt dernières années, a été le maître du pouvoir ou son serviteur. Il n'a jamais non plus subi une direction étrangère, notamment celle de la Grande-Loge d'Angleterre avec laquelle il n'a aucun rapport, ni officiel ni officieux depuis 1877. En sens contraire, il n'a jamais cherché à influencer aucune puissance maçonnique d'autre pays, qui ont toujours eu le haut souci de leur indépendance nationale. Si, actuellement, nous ne pouvons donner personnellement la preuve de nos affirmations, puisque nos archives ont été saisies au siège et à nos domiciles par les autorités d'occupation, il doit exister en France non occupée une documentation qui peut sans conteste en démontrer la véracité. On insinue que nous sommes aux ordres de la finance internationale. Les signataires de cette lettre qui figurent parmi les plus hauts dignitaires de l'Ordre maçonnique sont restés de situation modeste ; la simplicité et la dignité de leur vie, faciles à contrôler, leur permettent de dédaigner une si déshonorable imputation. La Banque de France est le seul établissement bancaire, avec les chèques postaux, où le Grand-Orient de France possède un compte courant. Des titres, au reste bien modestes, sont des titres français : rentes sur l'Etat et Bons de la Défense nationale. Enfin, le principal grief qui est fait, c'est d'être une société secrète, ce qui est encore inexact au sens légal du mot. Le 3 janvier 1913, le Grand-Orient de France devenait une association déclarée, ayant personnalité civile en déposant ses statuts et en renouvelant tous les ans, à la préfecture, le dépôt des noms de ses trente-trois administrateurs. Il suffit du reste de consulter l'annuaire universel Didot-Bottin-Tome Paris pour trouver aux "Professions" à la rubrique "Franc-Maçonnerie" toutes les indications du Grand-Orient de France avec les noms et professions des membres du Bureau. Le Grand-Orient de France comptait parmi les forces spirituelles qui composaient notre nation. Sa fermeture suffira t'elle à apaiser certaines haines ? Puisse-t-elle au moins aider au rapprochement de tous les Français qui, avec des tempéraments différents, ont l'intention de travailler loyalement au redressement moral et à la prospérité de la France. Nous vous prions, Monsieur le Maréchal, de vouloir bien agréer l'assurance de notre profond respect..." |
Langage pétainiste dès le départ : "malheurs de la patrie", "sacrifices". Soumission totale, c'est-à-dire absence complète de résistance, et promesse de faire régner la soumission. A aucun moment, il n'est question de défendre la République, qui est pourtant la référence des Francs-maçons. Le mot "République" n'est jamais cité. L'Angleterre a déclaré la guerre à l'Allemagne, et de Gaulle s'y est réfugié... Pour complaire aux clichés de l'époque, on s'éloigne au maximum de l'image du Juif, financier cosmopolite. Le Franc-Maçon se veut franchouillard. S'adresser au chef de l'Etat pour lui demander de consulter le Bottin : l'argument-choc... Adhésion aux mots d'ordre pétainistes de la révolution nationale et de l'ordre moral. ... notre profond respect... |
"Mon sentiment était que pesait sur moi la responsabilité du sort des Maçons. Il ne fallait pas qu'un acte de moi pût servir à faire traiter les Maçons, puisqu'on en avait la liste, comme on a traité les Juifs. Les Maçons qui ont été poursuivis et maltraités l'ont été comme résistants, et non pas comme Maçons." |
"Les
Allemands étaient partis de cette idée que les
maçonneries française et anglaise
étaient
liées contre eux. Ils en revinrent, et nous auraient
laissés relativement tranquilles, si ce
préjugé
n'eut été ressuscité par le service de
Vichy, nous
tenant responsables de la guerre" Témoignage de Michel
Dumesnil de Gramont, président du Conseil
fédéral de la Grande Loge de France.
Cité par D. Rossignol -voir sources- p 96 |
Adresse au général de Gaulle. 18 octobre 1944"Le Conseil de l'Ordre maçonnique de France, réuni pour réveiller ses loges, adresse au général Charles de Gaulle, président du gouvernement provisoire de la République française, l'expression de sa profonde admiration pour son attitude courageuse et son action persévérante qui, au milieu des pires difficultés, ont permis à la France de recouvrer son idéal de liberté et ranimé en elle le sens de l'honneur, sa foi démocratique et sa confiance en la grandeur de sa destinée.Les adeptes de la Franc-Maçonnerie française le remercient vivement ainsi que son gouvernement, d'avoir abrogé les lois du pouvoir illégal de Vichy et de leur permettre ainsi de travailler dans le calme de leurs temples au perfectionnement moral et matériel des hommes, sous l'inspiration de leur belle devise qui est celle de la République : Liberté, Egalité, fraternité. Partisans de l'union de tous les bons Français qui n'ont pactisé ni avec l'ennemi de l'extérieur, ni avec les traîtres de l'intérieur, les Francs-Maçons français dignes de ce nom, confiants en lui, aideront de toutes leurs forces le gouvernement qu'il préside à rénover toutes les activités spirituelles, politiques et économiques de la France, pour élever les coeurs, redresser les moeurs, rétablir la prospérité du pays, donner au travail la place qui doit lui appartenir dans une société vraiment solidaire, assurer à tous les Français des deux sexes de tous les âges, par leur participation selon leurs forces et leurs talents, à la production commune et au développement de l'économie sociale, une vie de libre dignité à l'abri du besoin, et préparer toutes mesures et toutes ententes pour rapprocher les peuples et assurer la paix du monde..." |
Réveiller ses loges : autant dire qu'elle n'étaient pas résistantes Le pouvoir de Vichy est devenu illégal quand il a été abattu. C'est ce qui s'appelle de l'opportunisme Les "bons Français" contre les "traîtres" : là encore, soumission aux critères des gouvernants. Vive l'épuration quand on se met du bon côté ! |
" La loge Science et Conscience
et
Ernest Renan Réunis (...) émet le voeu que le
gouvernement, dans l'intérêt public en
général et de celui des naïfs bretons
en
particulier, fasse dissoudre ..." (p 62-63) " Très peu de choses ont été faites pour instruire, éclairer le paysan breton ..." (p 63) " Comme notre At. est en plein pays breton, au milieu de réactionnaires, de conservateurs et d'un clergé omnipotents ..." (planche XIX) " ...dans un pays où le cléricalisme est encore à son apogée ..." (p 173) " ... la fine fleur du parti clérical de Nantes suivie d'une foule aveuglée par le fanatisme ..." (p 226) " ... placés comme nous le sommes dans le milieu le plus réactionnaire de France et entourés d'adversaires qui épient avidement chacun de nos actes et nous vouent journellement à la haine de nos concitoyens..." (p 290) |
"Les maçons sont en butte aux aménités des journaux cléricaux et les syndicats ouvriers nous voient d'un mauvais oeil. Quant aux Républicains, ni de près ni de loin, ils ne veulent de contacts avec nous. L'administration est contre nous ..." (p 240) |