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Pierre Larousse (1817 - 1875)Lexicographe apitoyé |
" C'est en vain
que quelques
philanthropes
ont essayé de prouver que
l'espèce nègre est aussi intelligente que
l'espèce
blanche. Un fait
incontestable et qui domine tous les autres, c'est qu'ils ont le
cerveau plus
rétréci, plus léger et moins
volumineux que celui
de l'espèce blanche.
Mais
cette supériorité intellectuelle qui selon nous
ne peut
être révoquée en doute,
donne-t-elle aux blancs le droit de réduire en esclavage la
race
inférieure ?
Non, mille fois non. Si les
nègres se rapprochent de certaines espèces
animales
par leurs formes anatomiques, par leurs instincts grossiers,
ils
en diffèrent
et se rapprochent des hommes blancs sous d'autres rapports dont nous
devons
tenir grand compte. Ils sont doués de la parole, et par la parole nous pouvons nouer avec eux des relations intellectuelles et morales, nous pouvons essayer de les élever jusqu'à nous, certains d'y réussir dans une certaine limite. Du reste, un fait plus sociologique que nous ne devons jamais oublier, c'est que leur race est susceptible de se mêler à la nôtre, signe sensible et frappant de notre commune nature. Leur infériorité intellectuelle, loin de nous conférer le droit d'abuser de leur faiblesse, nous impose le devoir de les aider et de les protéger." |
(...)
Faut-il, avec les monogénistes, prétendre que
tous les hommes descendent d'un couple unique et primordial ? Doit-on,
avec les polygénistes, avancer que les espèces
sont multiples, que chaque pays a son humanité propre, comme
il a sa faune et sa flore, et qu'il existe des races autochtones ? (1) (...) Quel spectacle nous offre donc aujourd'hui l'humanité ? Une variété infinie, au point de vue de la couleur de la peau et des traits du visage, de la forme du crâne et des proportions du corps, de l'esprit non moins que du sang, des phénomènes sociaux, des aptitudes, du degré atteint dans l'échelle de la civilisation. La Race Blanche, au profil harmonieux, régulier, progresse dans une activité fiévreuse, triomphe dans la Science après avoir excellé dans les Arts, s'efforce de plus en plus vers un idéal mesuré, raisonnable, pratique. La Race Jaune, épuisée sans doute d'avoir engendré une des premières civilisations et les plus anciennes philosophies, réagit partiellement contre un passé qui l'écrase et, hostile aux conceptions modernes, passe dans ses villes murées des jours gris, ombre diaphane, d'aspect fragile, aux yeux bridés, au nez épaté, qui semble vouloir se volatiliser parmi l'âcre fumée de l'opium. Sommeil ? léthargie ? où se préparent peut être des forces nouvelles ?... La Race Rouge, sauvage à la façon des grands oiseaux de nuit que la lumière du jour éblouit, disparaît peu à peu d'un monde où la forêt vierge, où la place elle-même, lui sont de plus en plus mesurées. La Race Noire, enfin, - la plus proche de la nature,- brutale, solide dans sa taille bien prise, la face et le crâne en bélier, le nez écrasé, l'oeil bestial et la chevelure crépue, dispute à l'invasion blanche ses villages, ses chasses, ses libertés. Ainsi, entre les quatre races qui peuplent la terre, des différences profondes, physiques et morales, existent, insondables. (...) Autant de problèmes passionnants que rappellera chaque page de ces "Races humaines", où voisinent tous les types de l'humanité : du nègre bestial à la blanche délicate, du monstre informe à la plus esthétique beauté... |
"Bretons mélancoliques, vivant parfois comme dans un rêve, mais soutenus dans la vie réelle par une tenace volonté". |
" On connait les Irlandais
pour leur imagination vive, leur enthousiasme, leur promptitude
d'esprit, leur coeur chaud, leurs emportements vite apaisés,
leur valeur insigne sur les champs de bataille ; mais ils manquent de
patience et de détermination. Leurs qualités
aboutissent moins à la grandeur nationale qu'à
l'originalité des individus. L'Irlande a produit sa grande
part d'hommes supérieurs dans toutes les
spécialités de la vie publique, mais peut-elle se
gouverner elle-même ? Cette question du "home Rule" divise
depuis longtemps les Anglais : les uns disent les Irlandais incapables
de sacrifier leurs intérêts privés
à la cause publique ; d'autres répondent que leur
sentiment national est assez puissant pour contrebalancer ce
défaut. Presque tous les paysans irlandais sont apathiques, imprévoyants, prenant la vie comme elle vient ; mais il ne faut pas oublier que jusqu'à ces dernières années on n'a presque rien fait pour les encourager à cultiver rationnellement leur sol. Ils ont un caractère joyeux, serein, même au milieu des difficultés de la vie. Tous sont remarquablement frugaux ; la bouillie de farine d'avoine, la soupe aux pommes de terre, le lait, forment presque toute leur nourriture. Ils boivent en énorme quantité un thé d'une force extraordinaire ; le visiteur qui entre dans une chaumière du Donegal y voit toujours le pot à thé bouillir sur un feu de tourbe qui ne s'éteint jamais ; ce thé leur coûte cher ; mais c'est la seule prodigalité qu'ils se permettent ; c'est d'ailleurs à cet usage excessif du thé qu'on attribue le grands nombre des cas de folie qui affligent l'Irlande." |
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" Fileuse irlandaise. C'est de ses vieilles mains que sont
filées les laines fameuses dans le monde entier"
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