Mercuriale de juillet 2017


Les végans, ces nouveaux jacobins

Vegan
          Les Bretons sont régulièrement sommés d’abandonner leur identité au nom d’une morale universelle.
         Les premiers à vouloir supprimer nos relations avec notre environnement naturel et culturel furent les Jacobins, pendant la Révolution française.
           Uniformisation des lois. Uniformisation des institutions. Une seule langue officielle.
       Unification des consciences. En ce temps-là, les penseurs laïques n’avaient pas encore inventé la différence entre sphère publique et sphère privée.
           Le tout au nom de l’humanité et des droits universels.
           On connait la suite : la terreur partout, le massacre des suspects.
       Ce mariage entre une vérité universelle obligatoire et la haine de la diversité a fait de nombreux rejetons. Le véganisme en est le dernier avatar. Il est né dans les milieux de la petite bourgeoisie citadine. Ces gens-là ne connaissent les animaux que par la relation que, lorsqu’ils étaient enfants, ils ont nouée avec le fidèle Médor ou le gentil Félix. Ils s’attaquent désormais à l'élevage breton.
           Nous devons répondre à leurs délires et à leurs utopies totalitaires. Certes, comme d'habitude, les plus faibles s'y soumettront. Pas moi.
         
          Les créationnistes sont révoltés à l’idée que l’homme ne soit qu’un mutant du monde animal. Pour eux, tout est écrit dans la Bible. Les végans sont révoltés à l’idée que la nature ait inventé les carnivores. Pour eux, tout est inscrit dans leur morale. Le roi des animaux ne devrait pas être le lion, mais la gazelle.

          Le problème, pour les végans, c’est la nature. Elle obéit à des lois qui ne sont pas leurs lois à eux.

           A commencer par leur propre nature.
        Le système digestif humain n’est pas celui des herbivores. Notre dentition est celle des carnivores, avec incisives, canines, molaires. Nos muscles faciaux permettent surtout un mouvement vertical des mâchoires, et non un mouvement horizontal puissant comme chez les herbivores. Notre estomac n’est adapté ni au broyage des graines, ni à la digestion de la cellulose. Notre intestin est beaucoup plus court que celui des herbivores.
         Chez l'homme, la digestibilité des plantes est plus faible que celle des viandes. Pour que les plantes soient correctement digérées, il y a deux solutions. la première est de limiter la culture aux espèces les plus digestes, ce qui peut déséquilibrer les sols, empêcher les assolements et perturber la biodiversité. La deuxième solution est de faire confiance à l'industrie agro-alimentaire pour broyer les graines, extraire la cellulose, rajouter des phytases, éliminer les facteurs anti-nutritionnels. Le végétarien est dépendant d'une industrie qui le dépasse et qui peut lui imposer ses vérités. Ses croyances lui imposent de ne pas tenir compte de la réalité et de ses instincts naturels de survie. Il y a peu, un bébé est mort de malnutrition et déshydratation. Ses parents le nourrissait de "lait" végétal ( voir l'info).
          Certaines plantes contiennent des perturbateurs endocriniens naturels particulièrement puissants. Citons en particulier le soja. Généralement, les ennemis des perturbateurs endocriniens s’abstiennent d’en parler.

       Le véganisme ne doit pas être confondu avec l’écologisme. Les végans n’hésitent pas à affirmer leur refus des lois de la nature. Dans les cahiers anti-spécistes, ils expriment clairement pourquoi ils ne sont pas écologistes (Voir l'article).

          La vie se nourrit de la vie. Face au mépris des végans pour la vie végétale se dressent aujourd’hui les révélations des sciences du vivant. La vie et la sensibilité peuvent exister sans un système nerveux central. Depuis l’étonnante expérience de Cleve Backster sur l’intelligence émotionnelle des plantes, les études se sont multipliées. Ces découvertes rejoignent les découvertes sur l’intelligence et la sensibilité collectives que l’on peut retrouver, non seulement dans le monde végétal, mais aussi dans les communautés animales et humaines.

          L’argument d’une empreinte écologique plus forte de l’élevage par rapport aux productions végétales est un mensonge. Nous avons évoqué la faible digestibilité des plantes par l’homme. Le déchet non digestible, le transport des nombreux produits exotiques, la sécurité alimentaire et les industries de transformation doivent être pris en compte dans l'analyse du cycle de vie (ACV) d'un menu végétarien.
        Au Zoopole de Ploufragan, les chercheurs travaillent sur une nourriture des volailles qui ne serait pas en compétition avec la nourriture humaine. D'autres animaux dont la viande est consommée par l'homme, les ruminants en particulier, ont une base de nourriture locale mais indigeste pour un humain : l'herbe. Une nourriture humaine variée, animale et végétale, entretient la biodiversité.

        Dans la nature, la vraie, les carnivores sont des prédateurs et les herbivores sont des proies. Les communautés humaines faisant partie de la nature, les communautés végétariennes sont-elles destinées à être des proies ? Il y a une coïncidence troublante entre le déclin de l'Europe de l'Ouest, l'agressivité envers elle, et l'attrait européen pour le végétarisme. C'était aussi le cas à la fin de l'empire romain, où la nature était devenue un "problème" : Que peut-on manger ? Faut-il avoir des enfants ? Jusqu'où peut-on se défendre contre une agression ?

          L'émergence de classes moyennes en Chine, en Inde, en Amérique latine et en Afrique provoque actuellement une augmentation de la consommation mondiale de viande et de lait. La FAO prévoit une augmentation de 30 à 50% dans les 30 prochaines années. Les éleveurs bretons devront sans doute se priver d'une clientèle locale devenue végétarienne. Mais ils doivent jeter leurs regards plus loin que l'Europe de l'Ouest. Ils le font, d’ailleurs, et c’est très bien.
JPLM


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