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Napoléon : dicter l'histoireUn
dictateur, c'est quelqu'un
qui dicte l'histoire présente, mais aussi passée et future. |
Les Français ont une conception particulière de l’Histoire, inculquée dès l’école (voir Citron Suzanne). Déjà Napoléon considérait qu’un vrai historien ne peut être qu’un serviteur de l’État français.
« Velly est le seul
auteur un peu
détaillé qui ait
écrit sur l’histoire de France.
L’abrégé chronologique du
président
Hénault est
un bon livre classique ; il est très utile de les
continuer
l’un et
l’autre. Il est de la plus grande importance de
s’assurer
de l’esprit dans
lequel écriront les continuateurs. J’ai
chargé le ministre de la
Police de
veiller à la continuation de Millot,
et je désire
que les deux ministres se
concertent pour faire continuer Velly et le président
Hénault. On doit être juste envers Henri IV, Louis XIII, Louis XIV et Louis XV, mais sans être adulateur. On doit peindre les massacres de Septembre et les horreurs de la Révolution du même pinceau que l’Inquisition et les massacres des Seize. Il faut avoir soin d’éviter toute réaction en parlant de la Révolution ; aucun homme ne pouvait s’y opposer. Le blâme n’appartient ni à ceux qui ont péri, ni à ceux qui ont survécu. Il n’était pas de force individuelle capable de changer les éléments et de prévenir les événements qui naissaient de la nature des choses et des circonstances. Il faut faire remarquer le désordre perpétuel des finances, le chaos des assemblées provinciales, les prétentions des Parlements, le défaut de règle et de ressort dans l’administration ; cette France bigarrée, sans unités de lois et d’administration, étant plutôt une réunion de vingt royaumes qu’un seul État, de sorte qu’on respire en arrivant à l’époque où l’on a joui des bienfaits de l’unité des lois, d’administration et de territoire. |