La déstabilisation sans espoir a été théorisée par l’extrême-droite américaine. Une partie de celle-ci considère que l’action de masse et les rapports de confiance sont inappropriés pour atteindre les buts qu’elle se fixe. Au cours des années 70, Joseph Tommasi a formulé l’idée de la "résistance sans leader". Ce type d’action politique atomisée vise à influer sur l’opinion par la violence physique ou verbale incontrôlée, jusqu'au terrorisme. Le "No Future", en passant à droite, est devenu "No Future for you". Les modes d’actions de la résistance sans leader peuvent s’étendre à toute forme de déstabilisation (voir l’article du groupe Phenix). Considérer ces loups solitaires comme des nazis est inexact, même lorsqu’ils s’en réclament. Ils ne visent à instaurer aucun ordre social. Farouchement antilibéraux et anticommunistes, ils ressentent douloureusement la fin d’un monde, mais n’aspirent à aucun monde nouveau. Dans son livre Les Réprouvés, paru en 1933, Ernst Von Salomon décrit de l'intérieur ces loups solitaires. Anciens combattants allemands de la Première guerre mondiale, ils vivent dans les décombres du Reich de Guillaume II. Ce sont eux qui assassinèrent Walther Rathenau, ministre de la République de Weimar, en 1922. Lors de son ascension politique, Hitler s’est appuyé sur eux. Il leur a donné un statut dans le cadre des S.A.. Parvenu au pouvoir, il s’en débarrassera lors de la « Nuit des longs couteaux ». Dans le mouvement breton des années 30, ces loups solitaires étaient pris en exemple, bien plus que les nazis. Les Réprouvés était "lecture obligatoire" dans le Service Spécial de Célestin Lainé. Mein Kampf ne l’était pas. |
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