Un bel exemple
est le département 35. Ille-et-Vilaine … D’abord,
disons tout haut ce que tout le monde pense tout bas : avec un tel
nom, sorti d’un cerveau tordu, doublement nul en grammaire et en orthographe, bonjour l’identité
positive ! Eh bien, vous ne me croirez peut-être pas, mais les bureaucrates locaux veulent coller ce vocable poisseux sur les forces vives du secteur en créant un "guide de marque départementale". Les entreprises et les associations sont conviées à utiliser une série de signes extérieurs formatés. Cela indiquera leur allégeance à une institution finissante au nom improbable. Quelle preuve de dynamisme ! En Bretagne, les signes de ralliement existent déjà, crénom ! Regardez autour de vous ! Vous voyez le Gwen-ha-Du flotter au festival des Vieilles Charrues, sur les matchs de foot-ball, au fronton des entreprises conquérantes. Il est brandi dans toutes les manifestations revendicatives. C’est normal. Tout le monde sait que c’est normal. Vous vous voyez agiter le drapeau de l’Ille-et-Vilaine pour défendre vos droits ou manifester votre joie ? Ridicule ! Les crânes d’œufs qui se gonflent de marketing territorial devraient apprendre que, sur les territoires, il y a des hommes, des femmes, des entreprises, des associations et toute une société civile qui ne les ont pas attendus pour exister et pour se trouver des signes de ralliement. Le temps des identités subies, octroyées d’en haut, est terminé. "Vous êtes Bretons ? Ce sont les Français qui commandent !" disait Mirabeau. Vous êtes Ille-et-Villains ?… Il serait mort de rire. Les Bretons peuvent prétendre au commandement ; pas des créatures artificielles. Les parasites institutionnels voudraient nous faire croire qu’ils ont de bonnes intentions, qu’ils veulent et qu’ils peuvent mutualiser, fédérer les acteurs, créer des synergies. Impossible, voyons... Ils ne sont pas les éléments adéquats pour une telle alchimie. Un bureaucrate n’a jamais été et il ne pourra jamais être un catalyseur. Une courroie de transmission ne peut pas savoir et encore moins enseigner ce qu’est l’initiative. Un label calamiteux "Produit en Ille-et-Vilaine" peut il faire mieux que le label "Produit en Bretagne" qui, lui, est géré directement et démocratiquement par ses adhérents ? La toxicité de la sous-marque départementale est évidente. Les Anglo-saxons disent top-down pour caractériser le flux des décisions qui sont prises au sommet et descendent vers des exécutants. Ils disent bottom-uppour les initiatives venues de la base, que les hiérarchies acceptent de prendre en charge et de cultiver. Les mécaniques départementales ne sont pas profilées pour le bottom-up. Elles gèrent et elles assemblent des pièces, selon les contraintes venues d’en haut. Elles n'ont rien à voir avec les jardiniers qui veillent aux mystères de la germination. Ceux-ci savent qu'ils faut s'adapter quotidiennement au climat et au développement végétal. Personne ne peut ordonner ni la germination ni la floraison économique ou associative, sauf peut-être les acteurs eux-mêmes… Mais sûrement pas une bureaucratie d' "Ille-et-Vilaine". JPLM
|
![]() |