Les végans, ces nouveaux jacobins

|
Les Bretons sont régulièrement sommés
d’abandonner leur identité au nom d’une morale
universelle.
Les premiers à vouloir
supprimer nos relations avec notre environnement naturel et culturel
furent les Jacobins, pendant la Révolution française.
Uniformisation des lois. Uniformisation des institutions. Une seule langue officielle.
Unification des consciences. En ce
temps-là, les penseurs laïques n’avaient pas encore
inventé la différence entre sphère publique et
sphère privée.
Le tout au nom de l’humanité et des droits universels.
On connait la suite : la terreur partout, le massacre des suspects.
Ce mariage entre une vérité
universelle obligatoire et la haine de la diversité a fait de
nombreux rejetons. Le véganisme en est le dernier avatar. Il est
né dans les milieux de la petite bourgeoisie citadine. Ces
gens-là ne connaissent les animaux que par la relation que,
lorsqu’ils étaient enfants, ils ont nouée avec le
fidèle Médor ou le gentil Félix. Ils
s’attaquent désormais à l'élevage breton.
Nous devons répondre
à leurs délires et à leurs utopies totalitaires.
Certes, comme d'habitude, les plus faibles s'y soumettront. Pas moi.
|
Les
créationnistes sont révoltés à
l’idée que l’homme ne soit qu’un mutant du
monde animal. Pour eux, tout est écrit dans la Bible. Les
végans sont révoltés à l’idée
que la nature ait inventé les carnivores. Pour eux, tout est
inscrit dans leur morale. Le roi des animaux ne devrait pas être
le lion, mais la gazelle.
Le problème, pour les végans,
c’est la nature. Elle obéit à des lois qui ne sont
pas leurs lois à eux.
A commencer par leur propre nature.
Le système digestif humain
n’est pas celui des herbivores. Notre dentition est celle des
carnivores, avec incisives, canines, molaires. Nos muscles faciaux
permettent surtout un mouvement vertical des mâchoires, et non un
mouvement horizontal puissant comme chez les herbivores. Notre estomac
n’est adapté ni au broyage des graines, ni à la
digestion de la cellulose. Notre intestin est beaucoup plus court que
celui des herbivores.
Chez l'homme, la digestibilité
des plantes est plus faible que celle des viandes. Pour que les plantes
soient correctement digérées, il y a deux solutions. la
première est de limiter la culture aux espèces les plus
digestes, ce qui peut déséquilibrer les sols,
empêcher les assolements et perturber la biodiversité. La
deuxième solution est de faire confiance à
l'industrie agro-alimentaire pour broyer les graines, extraire la
cellulose, rajouter des phytases, éliminer les facteurs
anti-nutritionnels. Le végétarien est dépendant
d'une industrie qui le dépasse et qui peut lui imposer ses
vérités. Ses croyances lui imposent de ne pas tenir
compte de la réalité et de ses instincts naturels de
survie. Il y a peu, un bébé est mort de malnutrition et
déshydratation. Ses parents le nourrissait de "lait"
végétal ( voir l'info).
Certaines plantes contiennent des
perturbateurs endocriniens naturels particulièrement puissants.
Citons en particulier le soja. Généralement, les ennemis
des perturbateurs endocriniens s’abstiennent d’en parler.
Le véganisme ne doit pas être
confondu avec l’écologisme. Les végans
n’hésitent pas à affirmer leur refus des lois de la
nature. Dans les cahiers anti-spécistes, ils expriment clairement pourquoi ils ne sont pas écologistes (Voir l'article).
La vie se nourrit de la vie. Face au
mépris des végans pour la vie végétale se
dressent aujourd’hui les révélations des sciences
du vivant. La vie et la sensibilité peuvent exister sans un
système nerveux central. Depuis l’étonnante
expérience de Cleve Backster
sur l’intelligence émotionnelle des plantes, les
études se sont multipliées. Ces découvertes
rejoignent les découvertes sur l’intelligence et la
sensibilité collectives que l’on peut retrouver, non
seulement dans le monde végétal, mais aussi dans les
communautés animales et humaines.
L’argument d’une
empreinte écologique plus forte de l’élevage par
rapport aux productions végétales est un mensonge. Nous
avons évoqué la faible digestibilité des plantes
par l’homme. Le déchet non digestible, le transport des
nombreux produits exotiques, la sécurité alimentaire et
les industries de transformation doivent être pris en compte dans
l'analyse du cycle de vie (ACV) d'un menu végétarien.
Au Zoopole de Ploufragan, les
chercheurs travaillent sur une nourriture des volailles qui ne serait
pas en compétition avec la nourriture humaine. D'autres animaux
dont la viande est consommée par l'homme, les ruminants en
particulier, ont une base de nourriture locale mais indigeste pour un
humain : l'herbe. Une nourriture humaine variée, animale et
végétale, entretient la biodiversité.
Dans la nature, la vraie, les carnivores
sont des prédateurs et les herbivores sont des proies. Les
communautés humaines faisant partie de la nature, les
communautés végétariennes sont-elles
destinées à être des proies ? Il y a une
coïncidence troublante entre le déclin de l'Europe de
l'Ouest, l'agressivité envers elle, et l'attrait européen
pour le végétarisme. C'était aussi le cas à
la fin de l'empire romain, où la nature était devenue un
"problème" : Que peut-on manger ? Faut-il avoir des enfants ?
Jusqu'où peut-on se défendre contre une agression ?
L'émergence de classes
moyennes en Chine, en Inde, en Amérique latine et en Afrique
provoque actuellement une augmentation de la consommation mondiale de
viande et de lait. La FAO prévoit une augmentation de 30
à 50% dans les 30 prochaines années. Les éleveurs
bretons devront sans doute se priver d'une clientèle locale
devenue végétarienne. Mais ils doivent jeter leurs
regards plus loin que l'Europe de l'Ouest. Ils le font,
d’ailleurs, et c’est très bien.
JPLM
|